D’un étage élevé de la Tour de Flandres, en bordure du canal de l’Ourcq au troisième étage sur une cour de la rue des Petites Écuries, je n'ai parcouru que quelques milliers de mètres. Depuis une quarantaine d’années, je regarde Paris, mon quartier, ma rue changer, se transformer.
Mes amis, ma famille, mes voisins s’installent, parfois déménagent, souvent restent. Je déambule dans tous les coins de la capitale, je fréquente ses cafés, cinés, musées, jardins, places, piscines, galeries, terrasses, bibliothèques, pâtisseries, librairies, salles de concert, théâtres, hôpitaux, gares et cimetières.
Il m’arrive de voyager un peu pour arpenter d’autres trottoirs d’autres villes mais le plus souvent quand je quitte Paris, c'est pour rejoindre l'île de Groix. Là au milieu des ajoncs, des bruyères, des ronciers mêlés au chèvrefeuille je regarde le flux des marées, j'écoute la sirène grave et chaude du bateau qui entre au port, je marche, je lis, je pédale, je jardine, je nage et je rêve encore et toujours.
Comme j’ai aussi les pieds sur terre, je travaille comme monteuse pour raconter des histoires, fictions ou documentaires, pour le cinéma ou la télévision. J’accompagne les réalisateurs dans ce moment particulier de l’après-tournage, celui de la dernière écriture d’un film, le montage.
Et entre deux projets, j’écris mes propres histoires.